dimanche 27 mai 2018

SAVANTS MAROCAINS : HONORÉS À OXFORD, IGNORÉS PAR LEUR PAYS.



Je suis allé à Oxford en Angleterre parce que j’avais lu quelque part que des objets marocains, de grande valeur scientifique et historique, étaient conservés dans l'un des musées de cette ville. Entre autres, un astrolabe fabriqué par un astronome marocain du 19 ème siècle, Mohamed Ibn Ahmed Al Battouti. Je ne savais pas que j’allais découvrir une telle quantité de trésors venant du Maroc et témoins de l’époque  faste des sciences marocaines. Et ces trésors sont conservés dans le " Museum of the History of Science" et la Bibliothèque "Bodleian Library" à Oxford,  des lieux d’histoire et de culture parmi les plus anciens et les plus prestigieux dans le monde. Je suis partagé entre l’enchantement de découvrir que des savants marocains tiennent le haut de l’affiche dans le temple universel de l’Histoire des sciences et le sentiment d’indignation et de frustration de voir ces savants marocains et tous ceux de l’époque médiévale, exclus des programmes d’enseignement de leur pays et boycottés dans les musées du Maroc.
Mais suivez-moi, je vous montrerai ce que j’ai vu moi-même, vous partagerez, je l’espère, le même sentiment que moi…

OXFORD, CAPITALE UNIVERSELLE DE LA CULTURE

Du point de vue de la Culture et de l’Histoire, cette ville  est vraiment celle des superlatifs 
  • La célèbre Université d’Oxford est la plus ancienne du monde anglo-saxon.
  • Sur 150.000 habitants, on dénombre environ 32.000 étudiants, soit 1 étudiant sur 5 Oxoniens, ce qui est un record.
  • Il y a 39 colleges (facultés) et toutes les disciplines sont couvertes. Parmi les personnalités ayant fréquenté ces colleges, on peut citer : Bill Clinton, Albert Einstein, T.E  Lawrence (Laurence d’Arabie), Lewis Caroll, Aldous Huxley, Stephen Hawking, JRR Tolkien et…. 23 Premiers Ministres anglais. Il faut noter également que de très nombreux lauréats du Prix Nobel sont issus de ces colleges.
  • La vie culturelle est animée par des musées, des bibliothèques et des théâtres parmi les plus fréquentés d'Angleterre.
 C'est dans cet environnement culturel, d'une richesse sans pareil, que des astrolabes et des livres de savants marocains sont conservés, certains depuis des siècles. Des millions de visiteurs de cette ville et de ses musées viennent découvrir et admirer, chaque année, des objets de grande valeur scientifique et historique, fabriqués au Maroc. Ils ramènent chez eux l’image d’un pays (le Maroc) de grande tradition scientifique, sans se douter (heureusement ?) du sort réservé à ces savants dans leur propre pays….  

MUSÉE DE L’HISTOIRE DES SCIENCES  (MHS)   

J’ai adressé au préalable un mail au MUSEUM OF THE HISTORY OF SCIENCE, expliquant l’intérêt que je porte aux savants marocains et j’ai eu la grande opportunité d’être accompagné dans ma visite par Dr Lee Macdonald, Research facilitator du Musée.
Le MHS occupe un bâtiment de trois niveaux, construit en 1683. Le niveau 2 est dédié aux astrolabes,  aux cadrans solaires et à d’autres instruments de mesure du temps dont la plupart ont été fabriqués par des astronomes musulmans, marocains, perses, indiens, irakiens, syriens. Il y a un total d’environ 200 astrolabes en provenance de différentes parties du monde.
Devant la vitrine marocaine du MHS
Une vitrine est réservée aux astronomes marocains et maroco-andalous. C’est donc là que je devais trouver l’astrolabe que je suis venu voir. Mais là, c’est l’émerveillement ! Je suis devant 12 astrolabes de style " maghribi". Quatre parmi eux ne sont pas signés, mais 8 le sont par des astronomes marocains dont je connaissais le nom mais que je ne croyais pas trouver réunis en nombre, dans un même lieu !
C’est un bonheur et aussi une fierté sans limite que de trouver des noms de savants et de villes bien de chez nous dans un lieu aussi prestigieux, en Angleterre. Les voici :


Mohammed Ibn Fattouh AL KHAMA’IRI,  Marrakech et Ishbilia     محمد إبن فتوح الخمايري 
'Ali Ibn Ibrahim Al HARRAR,    Taza          علي إبن إبراهيم الحرار
Mohammed et Hassan Ibn Ahmed AL-BATTOUTI, Tanger محمد و حسن إبن أحمد البطوطي
Ibrahim Ibn Sa’id AS-SAHLI, Tolaytila (Tolède)    إبراهيم إبن سعيد السهلي
Mohammed Ibn Sa’id AS-SABBAN,  Madinat Al Faraj (Guadaljara)   محمد إبن سعيد الصبان
Abdoullah Ibn SASI, Safi  عبد الله بن ساسى


PRÉSENTATION DE LA VITRINE SCIENTIFIQUE MAROCAINE DU MHS  

ASTROLABE DE MOHAMMED IBN FATTOUH AL KHAMA’IRI  

(PHOTO DU MHS)

Date et lieu de fabrication: 621 Hégire, 1224/1225. Séville sous l’ère almohade.
Description : Laiton. Mère ; Araignée de 29 étoiles ; 5 tympans ; alidade.
Inscription :  "Au nom d’Allah. Fabriqué par Mohammed Ibn Fattouh Al Khama’iri dans la ville de Ishbilia en 621 de l’Hégire".
Provenance : Présenté par Lewis Evans. Propriétaire précédent : Dr E.B Knobel qui l’apporta  à Edimbourg.

Mohammed Ibn Fattouh Al Khama’iri est certainement l’astronome musulman le plus prolifique, en matière d’astrolabes fabriqués, à en juger par le nombre de musées à travers le monde qui les exposent:

Paris (BnF), Rome (volé), Fès (Dar Batha), Le Caire (PC), Le Caire (MFI) Istanbul (BTTM), Istanbul(TIEM), Oxford (MHS-2), Washington (NMAH), Chicago(AP). 


ASTROLABE DE 'ALI IBN IBRAHIM AL HARRAR    


(PHOTO DU MHS)

Date et lieu de fabrication 728 Hégire, 1327/1328. Taza
Description : En laiton. Astrolabe dit universel, devant fonctionner indépendamment de la latitude. Une araignée pour 60 étoiles. Cet astrolabe utilise deux araignées dites "orientales". C'est un exemplaire unique qui porte le nom de "Lamina universelle d'Oxford".
Inscription : "Fait par 'Ali Ibn Brahim Al-Harrar, mouaddine à Taza, que Dieu la protège, en 728 Hégire".
Provenance : Acheté chez Ernst Weil avec un prêt du Fonds de Lord Leigh. Auparavant, il faisait partie de la collection L. Lapicirella à Florence. 


ASTROLABE DE MOHAMMED IBN AHMED AL BATTOUTI

(PHOTO DU MHS)

Date et lieu de fabrication : 1141 Hégire, 1728/29. Tanger.
Description : Laiton. Mère ; Araignée de 29 étoiles ; 3 tympans ; alidade. Rivets en argent à la base des crochets, indicateurs d’étoile.
Inscription : « Son fabricant est l’humble serviteur de son Dieu, Mohammed Ibn Ahmed Al Battouti. Puisse  Allah l’assister. Fait en 1141 Hégire ».
Provenance : Présenté par Lewis Evans au MHS en 1909.
Dans la vitrine, à côté de cet astrolabe, se trouve une affiche qui montre l’effigie d’un savant musulman, avec le texte suivant : « Je suis Mohammed Ibn Ahmed Al Battouti et je suis astrolabiste de la région Nord de l’Afrique, maintenant appelée Maroc. Mon frère Hassan et moi sommes les derniers fabricants d’astrolabes, une tradition qui a duré 500 ans dans l’Occident musulman »

ASTROLABE DE IBRAHIM IBN SA’ID AS-SAHLI    

                                                                                                   
(PHOTO DU MHS)

 Date et lieu de fabrication : 460 Hégire, 1067/1068. Tolaytila (Tolède).
Description : En laiton. Mère ; Araignée de 28 étoiles ; 6 tympans ; alidade.
Inscription : "Fait par Ibrahim Ben Sa’id As-Sahli, dans la ville de Tolaytila,  chawwal 460".
Provenance : Présenté par Lewis Evans. Acheté par ce dernier chez Cantoni de Milan, en avril 1899.

ASTROLABE DE MOHAMMED IBN SA’ID AS-SABBAN      
(PHOTO DU MHS)

Date et lieu de fabrication : 474 Hégire, 1081/1082. Madinat Al Faraj (Guadaljara)
Description : En laiton. Mère ; Araignée pour 25 étoiles, Alidade.
Inscription :  "Parmi les objets faits par  Mohammed Ibn Sa’id As-Sabban à Madinat Al Faraj, que Dieu la protège, en 474 Hégire".
Provenance : Présenté par J. A. Billmeir. Faisait partie de la collection Nicolas Landau à Paris.

ASTROLABE DE ABDOULLAH IBN SASI       
(PHOTO DU MHS)

Date et lieu de fabrication : 1099 Hégire, 1687/1688. Safi.
Description : En laiton. Mère ; Araignée de 25 étoiles ; Alidade.
Inscription : "Louange à Dieu ! Fabrication de Abdoullah Ibn Sasi que Dieu lui pardonne à lui et à ses parents"

Provenance : Présenté par Lewis Evans. Acheté chez Webster (mars 1918) qui l’a acheté lui-même chez M. Gélis à Paris. 

BIBLIOTHEQUE BODLEINNE- BODLEIAN LIBRARY   

La Bodleian Library est une bibliothèque classée parmi les plus importantes au monde. Onze millions d’objets, en grande majorité des livres, y sont conservés. Pour indiquer autrement l’importance de cette bibliothèque, les guides à Oxford disent que la Bodleian Library cache 368 km d’étagères de livres dans ses sous-sols ! C'est plus parlant, semble-t-il!
Depuis  une dizaine d’années, je suis à la recherche d’un ouvrage que j’ai pu situer, finalement, dans la Bodleian Library. Ne disposant pas de canal d’introduction officiel (communément appelé piston), j’ai donc adressé un mail à la Bodleian, pour demander à voir cet ouvrage, en précisant ma motivation. Mais l’affaire est mal engagée, car on m’informe que cet ouvrage fait partie des « Treasures » de la Library. De ce fait, il est conservé dans un coffre-fort, à une température précise. Finalement, M. H. Stephen, responsable  des ouvrages considérés comme des trésors de cette bibliothèque, vint me voir pour juger de mes "capacités académiques et  universitaires".  C’est donc une interview dans les règles (en anglais) que j’ai subie, et je comprends tout à fait cette procédure et d'abord pour des raisons de sécurité. J’ai expliqué que j’ai lu la traduction française de cet ouvrage et que j’ai consacré de nombreux articles à son auteur.  J’ai ajouté que j’ai visité, par le passé, la Sicile et le lieu (Palazzo dei Normani) où cet ouvrage avait été présenté au roi Roger II de Sicile, en 1154.
A un moment, M. H. Stephen, se posa la question de savoir pourquoi cet ouvrage était illustré par 70 cartes géographiques de différentes parties du monde. J’ai expliqué que l’auteur avait fait un quadrillage sur la carte du monde de son époque, qu'il avait dressée lui-même. Il avait tracé des lignes horizontales qui séparent 7  zones appelées climats, en partant de l’équateur vers le nord et des lignes verticales qui séparent dix sections, d’Ouest en Est. Le résultat est donc un tableau de 70 cellules, repérées chacune par son climat et sa section. Chaque cellule correspond à une carte géographique qui illustre cet ouvrage. Sur ce, M. H. Stephen me dit de venir le lendemain à 2.00 pm. « I will show you the book », me dit-il.
Le lendemain, M. H. Stephen nous attendait, ma femme et moi, avec deux badges d’identification. Nous avons traversé plusieurs portiques de sécurité. Ensuite, nous avons attendu quelques minutes dans une pièce sécurisée, avant que M. H. Stephen ne vienne poser sur la table l’ouvrage que j’ai rêvé de voir de près.  Le livre est posé délicatement devant moi, de manière à être feuilleté et lu de droite à gauche, car il est rédigé en arabe. Quand on a vu que je prenais des notes avec un stylo, on m’a tendu un crayon et prié de l’utiliser. Une précaution pour éviter toute rature ou tache accidentelle sur une page du livre ! Seules deux copies de ce livre ont survécu: celle qui est devant moi date de 1553, l'autre est conservée à la Bibliothèque nationale de France, à Paris.
Livre des Trésors de Bodleian, dont l'ouvrage d'Al-Idrissi
Le livre qui est posé devant moi a été écrit par un Marocain, le plus grand géographe et cartographe du monde médiéval musulman. Il s’agit de Mohammed Al-Idrissi (1100-1165). C’est lui le premier qui a dessiné la carte du monde sur un globe sphérique.
L’ouvrage d’Al-Idrissi  نزهة المشتاق في اختراق الآفاق    "Voyage d’un passionné pour explorer l’au-delà de l’horizon" , ou "Livre de Roger", est considéré comme un trésor dans une bibliothèque prestigieuse à Oxford en Angleterre. Comme pour les astronomes marocains, son auteur n’a aucune existence ni dans les musées au Maroc, ni dans les programmes marocains d’enseignement primaire, secondaire ou supérieur. Jamais un documentaire marocain n’en a parlé à la télévision marocaine!
Tout autre pays qui aurait eu un géographe de cette envergure dans son histoire, aurait mis (au moins!) cette carte de 1154 d'Al-Idrissi, écrite en arabe, dans ses manuels scolaires de géographie, pour faire réfléchir ses élèves, ses étudiants et sa jeunesse.  Au Maroc, malheureusement...


BRÈVE RENCONTRE AVEC LES SAVANTS MAROCAINS D’OXFORD

Avant de quitter Oxford,  je suis encore allé au MHS pour admirer, encore une fois, les instruments scientifiques laissés par nos savants, certains datent d’il y a presque mille ans !
Au MHS, en descendant un escalier, j’aperçois une pièce, à l’écart du circuit des visiteurs. Il n’y a pas vraiment de porte et un léger brouillard en cache l’intérieur. A l’approche de cette pièce, un doux parfum de fleur d’oranger vient exciter encore plus ma curiosité. Je traverse cette cloison de brouillard et me trouve, tout d’un coup, dans une sorte de salle de réunion. Autour d’une table ronde, il y avait sept personnes qui portaient des habits marocains du moyen âge. Tous ont de beaux turbans bien noués sur la tête, avec un pan qui descendait sur l’épaule. Leur barbe bien coupée et quelques uns ont du kôhl aux yeux. Les cartons posés sur la table portent le nom des savants marocains qui ont leur astrolabe exposé à l’étage au- dessus. 
Celui qui a l’air de présider cette réunion est 'Ali Ibn Ibrahim Al-Harrar. Probablement que sa fonction de mouwaqit et mouaddine à Taza au 14 ème siècle lui donne une certaine facilité d’élocution. La discussion s’engage alors et c’est Al-Harrar qui s'adresse à moi :

 -  Marhabane, Ya ‘Abdoulmalik ! Avance donc et prends place. C’est toi le Marocain qui est venu nous voir à Oxford ?
Oui Maître, c’est moi. (Je dois dire que, sur le coup, je me suis senti un peu ridicule avec ma casquette irlandaise).
Alors, que nous apportes-tu comme nouvelles du pays ?
-Il a bien plu cette année au Maroc.
- La pluie! Nous avions les mêmes préoccupations, de notre temps. Et quoi encore ?
-On est en train de vivre une situation de boycott de certains produits. Les gouvernants sont insensibles à la détresse des gens. Ils n’apportent aucune solution concrète aux revendications de la population et passent leur temps à dire que ce boycott est négatif pour le pays.
Tous autour de la table se tournent alors vers Al-Harrar. Ils avaient l’air d’avoir débattu de ces questions et étaient d’accord avec ce que  leur porte-parole allait dire.
- Ce n'est pas raisonnable! dit-il. Les savants marocains, astronomes, mathématiciens, géographes philosophes et médecins sont l’objet d’un boycott implacable, depuis des lustres, dans les musées marocains et dans les programmes d’enseignement au Maroc et ce gouvernement ne se pose pas la question de savoir s’il n’y a pas d’impact négatif. Si le boycott justifié, par la population, des produits d'une société privée provoque un impact négatif, que faut-il dire alors du boycott de la partie noble de l'Histoire de tout un pays, par ceux-là mêmes qui le gouvernent? Dis-nous toi, comment notre pays peut-il progresser si sa population est coupée, VOLONTAIREMENT, de sa propre histoire ? Et que cette histoire est honorée en Angleterre et occultée au Maroc.
- Je suis entièrement d’accord avec vous, Maître. J’essaie de dénoncer cette situation absolument indigne de notre pays. 
-   -Ya  ’Abdoulmalik ! Nous n’avons plus rien à prouver. Tu l’as vu de tes propres yeux ; les instruments scientifiques que nous avons fabriqués, certains datent de mille ans, sont exposés dans le temple mondial de l’histoire des sciences, ici à Oxford. Nous brandissons vigoureusement et avec fierté l'étendard marocain à côté de nos astrolabes pour mettre le Maroc avec les meilleurs. Pendant ce temps, notre pays nous tourne le dos, c’est un véritable reniement النكر .  Nous sommes indignés!  حسبنا الله و نعم الوكيل
     - C'est un véritable gâchis.
      Bon, conclut Al-Harrar, le sujet est vaste et nous avons tant de choses à te dire. Nous "vivons" ici, mais nous voulons encore être utiles à notre pays. Nous avons conscience que la raison finira par triompher. Notre pays ne va pas nous abandonner pour l'éternité et nous, de notre côté, nous n'avons jamais abandonné notre pays. C'est gravé sur nos astrolabes. Avec l’accord de mes compagnons, nous te proposons de revenir nous voir ici, pour en parler,  à la fin de ton séjour à Oxford. Nous demanderons à Mohammed Al-Idrissi de se joindre à nous. Il est dans la Bodleian Library voisine. 
      - Je suis ému, Maîtres, par votre accueil. C’est un honneur et une grande fierté pour moi de vous avoir rencontrés. Je reviendrai volontiers vous voir avant de quitter cette belle ville d'Oxford qui conserve pour nous tant de trésors du Maroc, trésors  dont vous êtes les authentiques créateurs. 
                                             
Devant le MHS entre à gauche Dr Silke Ackerman Director  et Dr Lee Macdonald Research Facilitator
    
   Site du Museum of the History of Science: http://www.mhs.ox.ac.uk/

   Pour en savoir plus, voir collections et database search
   
  Je tiens à remercier, pour leur accueil, Dr S. Ackerman et Dr L. Macdonald du Museum of the History of Science ainsi que Dr G. Evison et Dr H. Stephen de Bodleian Library.

    Abdelmalek Terkemani


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