Listes complètes des soldats marocains, morts en 1944, dans la Bataille du Bois des Trembles.
On se souvient de ce reportage de France
3, dans lequel il était question de soldats marocains tombés dans la Seconde Guerre
mondiale et enterrés sans indication de leur identité, depuis 75 ans.
Il retrouve l'dentité de Tirailleurs marocains tombés dans la guerre en 1944
Depuis, j’ai pris contact avec les deux intervenants dans ce reportage, M. Jean Bilquez,
Président du Souvenir français, qui avait mené des recherches pendant 10 ans
pour retrouver ces identités et M. Jean-Pierre Brandelet, maire de
Villars-lès-Blamont. Les documents qu’ils m’ont communiqués m’ont permis d’en
savoir plus sur ces événements et de publier la liste détaillée des 12 soldats marocains du 6ème
Régiment de Tirailleurs Marocains (R.T.M.). On peut trouver cette liste dans
l’article "UNE PAGE D'HISTOIRE DU MAROC, UN MOMENT DE FRATERNITÉ À PARTAGER..." et dans sa version arabe
Avec
l’émotion et l’intérêt suscités par cette histoire, ainsi que les centaines de
commentaires souvent extrêmement touchants des lecteurs que j’ai reçus, je n’ai
pas pu résister à l’envie d’aller me recueillir sur les tombes de nos compatriotes
tombés dans la Seconde Guerre mondiale et enterrés à Villars-lès-Blamont
(Doubs), aux confins de la Suisse. Tout au long de ce voyage, depuis
Casablanca, j’ai eu le réel sentiment que je rendais cet hommage au nom de tous ceux qui ont exprimé
des prières pour le repos de l’âme de ces soldats et de tous les soldats tombés
dans la lutte contre le nazisme.
SUR
PLACE À VILLARS-LÈS-BLAMONT.
Momument du Bois des Trembles. De gauche à droite, J.P Brandelet, moi-même et J. Bilquez |
Sur place, J. Bilquez et J.P Brandelet, désormais mes amis, m’ont réservé un accueil que je dirais familial. Ils ont pris de leur temps pour me consacrer une pleine journée de réunion et de visites des lieux dignes d'intérêt. Nous nous sommes mis, immédiatement, au travail comme si nous nous connaissions depuis des dizaines d’années. Après une réunion à la mairie, nous nous sommes transportés au cimetière de Villars-lès-Blamont, au Bois des Trembles de sinistre mémoire, et au « Monument aux Résistants du Pays de Montbéliard ».
A la
mairie, J.P Brandelet nous apporte l’ancienne plaque du carré militaire qui
porte une partie des noms des soldats marocains tombés dans la Bataille du Bois
des Trembles. Avec un long soupir, J. Bilquez me montre cette plaque,
maintenant démontée et remplacée par une autre qui donne l’identité, cachée
pendant 75 ans, de nos compatriotes tombés dans la Bataille du Bois des
Trembles. C’est lui qui a sorti du néant les noms des 12 soldats marocains du 6ème
R.T.M. qui sont gravés maintenant sur la nouvelle plaque, dévoilée le 22 juin
dernier. « Vous voyez, me dit-il, je viens dans ce cimetière depuis
des dizaines d’années pour des commémorations et à chaque fois, j’ai un grand malaise en voyant qu’il manquait les noms des
soldats marocains qui ont pourtant contribué à la libération de Villars-lès-Blamont.
Je m’étais promis de trouver ces noms… ».
Ancienne plaque du cimetière de Villars-lès-Blamont,, avec des tirailleurs marocains sans identité. |
Sous
la conduite de J.P. Brandelet, nous avons effectué la visite du Bois des
Trembles (tremble est le nom d’un arbre, une espèce de peuplier) lieu où 40 soldats
du 6ème R.T.M. étaient tombés, sous les tirs de la 19ème Armée allemande, et
parmi eux 29 de nos compatriotes. Cette visite est bien éprouvante quand on
pense à toutes les atrocités qui ont eu lieu dans ce bois, maintenant si calme,
si serein.
Durant
les 15, 16 et 17 novembre 1944, par un temps glacial et sous la neige, les
soldats marocains du 6ème R.T.M. devaient affronter les éléments
allemands dans le Bois des Trembles qui était miné (il y a encore des traces de
fossés et de nids de mitrailleuse). 29 Marocains sont morts par balles ou
éclats de mines. 17 corps ont été récupérés immédiatement, mais 12 ne le seront
que plusieurs semaines plus tard, après le déminage du champ de bataille (250
mines). Ce sont précisément ces derniers 12 soldats marocains qui ont été inhumés sans identité.
Moment de recueillement devant les tombes des soldats marocains et algériens. A partir de la gauche, J.P Brandelet, moi-même et J. Bilquez. |
C’est
une tâche triste et ingrate de décrire ces atrocités et de faire le décompte
des morts, mais c’est aussi un devoir d’en parler et de donner des informations
utiles aux familles et parents de ces soldats. C’est aussi une nécessité pour que notre travail de mémoire puisse servir à leur rendre un hommage très amplement mérité.
Pour
plus de clarté, nous allons répartir nos 29 compatriotes en deux groupes de soldats A et B. Ces deux
groupes ont eu, après le décès de ces soldats, deux itinéraires différents et deux
tristes destinées différentes.
GROUPE
DE SOLDATS A
Il
s’agit ici des 12 soldats marocains enterrés au cimetière de
Villars-lès-Blamont, dont les noms sont restés inconnus pendant 75 ans. Ces
noms ont été révélés par J. Bilquez après 10 ans de recherche. Leur identité
détaillée est donnée comme indiquée plus haut.
Voici
les noms de ces soldats :
ALI BEN END BEN RAHO
HAMED BEN ABDALLAH
KADDOUR
BEN EL MATI
LAHOUSSINE
OU EMBARK
AHMED BEN ASSOU
ALLAL BEN MOHAMMED BEN CHERFIA
EZ ZITOUNI BEN MOHAMED
NACEUR BEN HAMMOU
MOHAMED BEN MOUSSA
MOHAMMED BEN SI AZZA
OMAR BEN AHMED
OMAR BEN HAMMOU
GROUPE
DE SOLDATS B
Quelques jours avant mon arrivée à Villars-lès-Blamont, J. Bilquez m’a adressé la liste de ces 17 soldats. Nous avons discuté de l’état d’avancement de ses recherches les concernant.
Ces
17 soldats marocains, reconnus « morts pour la France », ont été
enterrés en novembre 1944, dans un cimetière militaire provisoire à Maîche (30
km au sud de Villars-lès-Blamont). En 1953 et 1955, les corps ont été exhumés
et transférés à Lyon. A partir de là,
c’est un grand point d’interrogation. On perd les traces de nos
compatriotes. Par acquit de conscience, J. Bilquez a poussé plus loin ses
recherches et finalement retrouvé, dans la nécropole nationale de Rougemont
(Doubs), les tombes de deux de ces soldats :
·
AHMED BEN MOHAMED - Tombe n° 2514
·
MOHAMED OU HAMOU - Tombe n° 2124
Le
sort réservé aux dépouilles de 13 de nos compatriotes est à ce jour inconnu. J.
Bilquez émet deux hypothèses : Les corps ont été remis aux familles au
Maroc ou alors ils ont été inhumés dans une autre nécropole nationale en France.
J’ai dit que j'ai un grand doute sur le fait que tous ces corps aient été transportés et remis à leurs
familles au Maroc.
LISTE
DES SOLDATS MAROCAINS IDENTIFIÉS ET TRANSPORTÉS AU CIMETIÈRE DE MAÎCHE.
·
ABDESLEM
BEN JILALI – né 1918 au Douar Si Larbi Ben Fleck – fils de Jilali Ben Hamenouni
et de Fatma Bent Abbou – tué le 15/11/1944 à 11H00 – célibataire, caporal au
1/6ème R.T.M., matricule 1623 – Inhumé à Maîche – transféré à LYON
le 31/5/1955. Dossier AC 21P ? –
certificat de décès n° 16 (mairie de Maîche).
· ABDESLEM
BEN MAHJOUB – né en 1916 au Douar AZIZOU – région de MEKNES - fils de El
Mahjoub Ben M’Hamed et de Zohra Bent Brahim- Tué par balles le 15/11/1944 à
8H00 – célibataire- Inhumé à Maîche- transféré à LYON le 31/05/1955- Dossier AC
21P 1440 – certificat de décès n° 76 (Maîche), soldat 1ère classe,
matricule 19629.
·
ABDELMOULA
BEN BOUJEMAA – né en 1918 au Douar Ouled Aïssa, région de MARRAKECH – fils de
Boujemaa ben Daho et de Hénia bent Moulay Salek – tué par balles le 15/11/1944
à 14H30 – célibataire, soldat 2ème classe au 1/6ème
R.T.M. – matricule 1632 – Inhumé à Maiche – puis transféré à LYON le ? –
Dossier AC 21P 1041 – Tué par éclats de mortier – certificat de décès n° 17
(mairie de Maîche).
·
ADDI
BEN SAÏD – né en 1908 au Douar Taounia Sidi Mokhtar – fils de Saïd ben Addi et
de Hénia bent L’Hadj – Tué le 16/11/1944 à 10H00 – Caporal au 1/16 R.T.M. –
marié à Zohra bent Hachami – Inhumé à Maîche puis transféré à LYON le
31/05/1955- Dossier AC 21P 2262 – matricule n° 5274 – certificat de décès n° 20
(Maîche).
· AHMED
BEN MOHAMED – né en 1924 au Douar Tamahit, région AGADIR – fils de Mohamed ben Ahmed ( feu) et de
Fatma bent Bihi – Caporal au 1/6ème R.T.M. – matricule 10838 – Tué
par balles le 16/11/1944 à 10H00 – célibataire – Inhumé au cimetière militaire
de Maîche – Puis transféré le 02/06/1953 à la nécropole nationale de ROUGEMONT
( Doubs), tombe 2514 – Dossier AC 21P 3494 – certificat de décès n° 23 ( mairie
de Maîche).
· BOUZEKRI
BEN HAMADI – né en 1914 au Douar El Jouss , région de CASABLANCA, fils de
Hamadi ben Barch et de Addouma bent Salah – soldat 2ème classe au
1/16 R.T.M. – matricule 14 143 – blessé au Bois des Trembles – Décédé le
17/11/1944 au sanatorium de Villers le Lac (annexe de l’hôpital HEM 411) de
Maîche (Doubs) – certificat de décès n°77 (Villers le Lac). Le soldat était
marié à Aïcha ben Aïachi (domiciliée au Douar Bradia) – soldat blessé par
éclats d’obus.
Dossier AC 21P32162 – Inhumé à ? –
Dossier AC 21P32162 – Inhumé à ? –
·
BEN
ALLAL BEN MOHAMED BEN AHMED – né en 1920 au Douar Zeggour (région de TAZA),
soldat de 2ème classe au 1/6 R.T.M. – matricule 13631 – fils de
Mohamed ben Ahmed (feu) et de Fatna bent Mokadem – célibataire – tué le
15/11/1944 au Bois des Trembles – Inhumé au cimetière de Maîche (Doubs) puis
transféré à LYON le 31/05/1955 – Dossier AC 21P ? – certificat de décès
n°10C (mairie de Maîche).
·
GHAZI
BEN TAHAR – né en 1921 au Douar Téfaza (région de TAZA) – fils de Tahar ben
Ahmed et de Thamou bent Mohamed – célibataire – soldat 2ème classe
au 1/6 R.T.M. – matricule 1386 – tué par balles le 15/11/1944 – Inhumé à Maîche (Doubs) puis
transféré à LYON le 31/05/1955 – Dossier AC 21P 194 510 – certificat de
décès n° 19 799 (01/10/1953).
·
HAMADI
BEN AÏSSA BEN LAHCEN – né en 1924 au Douar El Kasba (région de SEFROU) – fils
de Ben Aïssa ben Lahcen et de Yamina bent Fatima Driss – célibataire – soldat
de 2ème classe au 1/6 R.T.M. – matricule 5572 – Tué le 16/11/1944 à
14H30 au Bois des Trembles – Inhumé au cimetière militaire de Maîche –
transféré à LYON le ? – Dossier AC 21P 49 329 – certificat de décès
n° 15C (mairie de Maîche) –
· HASSEN BEN TAYEBI – né en 1917 au Douar Moulay Idriss (région de MEKNES) – fils de El
Tayebi ben Ahmed et de Ech Chenra bent Addou – célibataire – caporal au 1/6
R.T.M. 6 matricule 673 – Tué par éclats d’obus le 16/11/1944 à 13H50 au Bois
des Trembles – Inhumé au cimetière militaire de Maîche puis transféré à LYON le
31/051955 –Dossier AC 21P 48 778 – certificat de décès n° 9C (mairie de
Maîche, Doubs)-
·
LAHCEN
BEN MOHAMED BEN ABDALLAH – né en 1919 au Douar Chaouia (région de TAZA) – fils
de Mohamed ben Abdellah et de Zahra bent Amar bel Guelaïa – célibataire –
soldat de 2ème classe au 1/6 R.T.M. – matricule 13 624 – Tué
par éclats d’obus le 16/11/1944 à 13H50 au Bois des Trembles – Inhumé au
cimetière militaire de Maîche puis transféré à LYON le 31/05/1955 – Dossier AC
21P 63 400 – certificat de décès n° 12 (mairie de Maîche, Doubs) –
· MAATI
BEN AHMED – né en 1914 au Douar Oulad Salah (région de MARRAKECH) – fils de
Ahmed ben Rahal et de Meni bent Hassan – célibataire – soldat 2ème
classe au 1/6 R.T.M. – matricule 1316 – 4ème compagnie – Tué par
balles le 16/11/1944 au bois des Trembles à 9H30 - Médaille militaire – Dossier AC 21P
83 556 – Inhumé à Maîche puis ?
· M’HAMMED
BEL HOUSSINE – né en 1914 au Douar Kjrib (région de MARRAKECH) – fils de
Houssine ben Larbi et de Nejma bent Mina – célibataire – caporal au 1/6 R.T.M.
– matricule 1629 – Tué par balles le 15/11/1944 à 14H00 au Bois des Trembles –
Inhumé au cimetière de Maiche (Doubs) puis transféré à ? – Dossier AC 21P
89 865 – Acte de décès n° 129 (20/02/1945).
· MOHAMED
OU HAMOU – né en 1918 au Douar Aït ben Ahmane (région de FES) – fils de Hamou
ben Lahoussine et de Zahra bent Djenadia – soldat 2ème classe au 1/6 R.T.M. – matricule 9094 – marié
à Zahra bent Mohamed – Tué le 16/11/1944 à 13H50 au Bois des Trembles – inhumé
au cimetière militaire de Maîche (Doubs) puis transféré à la nécropole
nationale de ROUGEMONT (Doubs), tombe n° 2124 -Dossier AC 21P
97 106 – certificat de décès n°21 C (mairie de Maîche) –
· MOHAMED
BEN LARBI BEN MOHAMED – né en 1920 au Douar Aït Yachi (région de Rabat) – fils
de Larbi ben Mohamed et de Ch… ? bent Abdallah – célibataire – Tué par
balles le 16/11/1944 à 10H00 au Bois des Trembles – Inhumé au cimetière de
Maîche (Doubs), puis transféré à Lyon le ? – Dossier AC 21P 95 108 –
certificat de décès n° 22 (mairie de Maiche) –
·
MOHAMED
BEN LARBI BEN TAHAR – né en 1910 au Douar Oulad Sidi Aïssa (région de MARRAKECH), fils de Larbi ben
Tahar et de Mina bent Larbi (feu) – célibataire – soldat 2ème au 1/6
R.T.M. – matricule 14 685 – Tué par balles le 16/11/1944 – décédé à
l’hôpital de Maîche, le 16/11 suite aux blessures – Dossier AC 21P 95 115
– certificat de décès n° 77 (18/11/1944) –
· MOKTAR
BEN ABDESSLEM – Inhumé au cimetière de Maîche (Carré militaire) le 15/11/1944 –
Exhumé le 31/05/1955 – PV n° 689 puis transféré à LYON – Dossier AC 21P
91 783 – Mémoire des hommes n°
8/56 – Archives militaires – Pas de dossier.
Il
reste manifestement des recherches à effectuer. Les familles et parents de ces
soldats ne peuvent pas se satisfaire de leur itinéraire et de ces
inhumation-exhumation-inhumation, avec au bout une perte de leurs traces.
Le
gouvernement marocain devrait mobiliser les organes concernés (Affaires Etrangères, Anciens Combattants) pour s’impliquer
sérieusement dans cette histoire. Le sacrifice de nos soldats dans la guerre
pour la libération de la France et de l’Europe a été un argument majeur, avec juste raison, dans la quête de l’indépendance du Maroc.
En reconnaissance de leurs recherches et de
tous leurs efforts consentis en vue de rendre une justice posthume à nos
soldats, MM. Jean Bilquez et Jean-Pierre Brandelet devraient être associés dans une
distinction officielle par notre pays.
SOLDATS MAROCAINS MORTS EN EUROPE ET HÉROS DE L’INDÉPENDANCE DU MAROC
Dès la déclaration de la guerre, le 3 septembre 1939, S.M le Sultan Mohammed Ben Youssef promet à la France " un concours sans réserve, sans lui marchander aucune de ses ressources et sans reculer devant aucun sacrifice". Cette proclamation est lue dans les mosquées marocaines, dans un appel conviant le peuple marocain à soutenir le peuple français. Cet engagement a fait du Maroc un allié de poids et un acteur incontournable dans les campagnes d'Italie (11 février-14 septembre 1944) et de France (septembre 1944-17 avril 1945), avec des contingents de 90.000 hommes pour chacune de ces campagnes.
Le Maroc, par la voix du Sultan, faisait valoir son apport considérable en hommes dans le camp des Alliés et justifiait, ainsi, sa quête de l'indépendance, à la fin de la guerre, devant Franklin Roosevelt et Winston Churchill lors de la Conférence d'Anfa (14-24 janvier 1943).
Janvier 1944 à Casablanca. Assis: Mohammed Ben Youssef, Franklin Roosevelt et Winston Churchill. Debout 3ème à partir de la gauche, le prince Moulay Hassan, futur roi Hassan II. |
Quelques mois après ces événements, les principaux interlocuteurs du Sultan Mohammed Ben Youssef n'étaient plus au pouvoir (le président Roosevelt est mort le 12 avril 1945). La lutte pour l'indépendance marocaine devait prendre d'autres formes. Le discours de Tanger (10 avril 1947), pose clairement la question de l'indépendance du Maroc, en évoquant le sacrifice des soldats marocains en Europe: " Le Maroc, comme vous le savez, a pris une part active dans la dernière guerre par ses fils et par tous les moyens dont il disposait jusqu'à la victoire finale. Aujourd'hui, que tous les peuples réclament des droits compatibles avec les temps modernes, il est juste que le peuple marocain obtienne des droits légitimes et voit se réaliser nos aspirations."
Dans les années qui vont suivre, les actions du Mouvement national, l'exil de Mohammed Ben Youssef et de sa famille en Corse et à Madagascar, la Résistance et le soulèvement général du peuple marocain vont conduire le Maroc et la France aux négociations pour l'indépendance marocaine. Dans ces circonstances, une bonne partie de l'opinion publique française et les négociateurs français eux-mêmes étaient acquis à l'argument suivant: Des milliers de soldats marocains se sont sacrifiés pour la libération de villages et de villes en France et en Europe, il est juste que leur pays, le Maroc, obtienne, en contrepartie, sa propre libération et son indépendance.
En cela, tous les soldats marocains qui reposent maintenant dans des cimetières français et européens, sont aussi les héros de l'Indépendance de notre pays.
Abdelmalek Terkemani
La version arabe de cet article sera publiée prochainement.
DERNIERES INFORMATIONS
J'ai reçu en janvier 2020, de la part de Jean Bilquez, un document qui indique les derniers résultats de ses recherches concernant les lieux d'inhumation des soldats marocains du Groupe B.
Sur les 18 soldats marocains, identifiés les 15 et 16 novembre 1944, inhumés à Maîche (Doubs) puis exhumés en 1956, il a retrouvé 12 tombes en France:
- 9 à la nécropole de la DOUA à Villeurbanne (Rhône)
- 3 à la nécropole de ROUGEMONT (Doubs)
1. Nécropole nationale de la DOUA à Villeurbanne (Rhône)
2. Nécropole nationale de ROUGEMONT (Doubs)
Il reste encore 6 soldats marocains dont on a perdu les traces et il faut espérer que les recherches se poursuivront avec, cette fois-ci, l'implication officielle et effective de notre pays.
Je tiens à renouveler nos remerciements à mes amis et les amis du Maroc, Jean Bilquez et Jean-Pierre Brandelet pour leur entière disponibilité et leurs efforts continus et inlassables qui ont fait revivre ces soldats dans le coeur de leurs familles et de leurs compatriotes.
A.T.
On peut laisser des commentaires dans la page facebook Maroc histoire et culture
Très bel article.des Infos sur les soldats marocains enterrés à Rupt sur Moselle? mon oncle y a été enterré en 1944
RépondreSupprimerPremière chose je vous remercie pour vos efforts, je cherche mon cousin qui s'appelle Ahmed boumalqua né 1912 à tamanart province de tata est parti avec un bataillon français on réussi sa dernière lettre quand il est en Algérie, après on ne sait pas où? Il ya des racontes qu'elle dit que il est participé au Indochine, slvp je les informations est-ce que il est mort, marie, il a des enfants... merci beaucoup
RépondreSupprimerBonsoir comment allez vous avec le confinement? Soyez bien protégés, je te retourne au passé la période de la second guerre mondiale quand vous êtes au sud du Maroc au province de tata environ 1945-1920, est ce que vous connaissez un jeune homme qui engage avec un bataillon français est s'appelle " Ahmed boumalqua" son age dans cette période entre 12 et 15 ans il né 1912 a tamanart? On a réussi sa dernière lettre quand il était en Algérie, et peut-être est participé dans l'Indochine, slvp je cherche son informations est ce qu'il est marié ou il a des enfants quelque chose comme ça. Merci beaucoup j'espère que vous allez bien et bonne santé
RépondreSupprimerMon téléphone est +212678616492 merci
RépondreSupprimer